Bonsoir les chéris !
Il est 22h46 ici à Hangzhou et je rentre tout juste de ma balade nocturne. Robert a pris l’avion ce soir à 18h. Nos adieux furent très émouvants. J’étais d’autant plus ému que j’allais me retrouver tout seul ce soir pour affronter les ruelles mal famées d’Hangzhou.
Je dois dire que j’ai pas mal flippé au moment de quitter ma chambre. J’ai dû prendre une bière dans le lobby de l’hôtel pour me donner le courage de prendre un taxi tout seul. Mais grâce à toi, e-public, dont je sais que tu attends impatiemment le récit de mes aventures, j’ai pu puiser au fond de mon âme les ressources nécessaires.J’ai donc négligemment hêlé un taxi comme j’ai vu Robert le faire plusieurs fois. Jusque là tout allait bien, le taxi a compris mon geste est s’est approché non moins négligemment (en essayant d’écraser une mamie zigzaguant sur son vélo).
Tout s’est compliqué au moment de lui expliquer que je voulais aller chez Carrefour : “Carrefour ! Carrefour !”… “Tchin Tchin Tchong” m’a-t-il répondu d’un air excédé, sans pour autant lancer son fier véhicule à l’assaut du bitume. Je suis resté parfaitement calme, lui ai demandé d’attendre quelques minutes pendant que j’allais chercher de l’aide : “Wait”. Je suis retourné dans le lobby de l’hôtel où j’ai interpellé un chasseur, lui montrant Carrefour sur mon plan. Celui-ci m’a regardé avec de grands yeux ronds et est allé se renseigner à l’accueil. Nous sommes ensuite retournés au taxi, dans lequel il m’a fait signe d’entrer, puis il s’est approché du conducteur et lui a dit : “Cawefouw”. Bingo ! On est partis.
Je n’ai été réellement rassuré qu’en voyant l’enseigne (ENORME) de Carrefour après 20 minutes de rallye. Je ne vous ai pas encore raconté pour ne pas vous inquiéter, mais la conduite ici c’est vraiment de la folie. Je me demande à quoi servent les bandes blanches sur le sol. Peut-être à aider les conducteurs à rouler droit en se les calant entre les deux roues avant. Il semblerait que le dépassement ne se fasse que par la droite, en enfonçant continûment le klaxon. C’est très rigolo et heureusement que je mange plein de riz, sinon j’aurais fait dans ma culotte depuis longtemps.
Chez Carrefour c’était la jungle. J’ai acheté plein de saloperies au hasard ; j’ai hâte de voir vos têtes quand vous allez les goûter. Je suis très déçu de ne pas avoir pu acheter tous les bonbons gélatineux que j’avais choisis. Apparemment c’était au poids, mais je n’avais pas le courage de refaire la queue. Je crois que j’ai plus ou moins vu les mêmes à l’aéroport donc vous n’y couperez pas 
J’ai dû rester chez Carrefour une demi-heure, mais ça m’a semblé une demi-vie. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est vraiment une de ces épreuves dont on sort grandi !Après mon petit shopping, je décidai d’arpenter les rues (IMMENSES) de Hangzhou à la recherche d’un restaurant. Après avoir lutté pour ne pas finir dans un MacDo ou un KFC (il y en a à tous les coins de rues), je me suis décidé pour un beau restaurant nommé Delicious Terrine… Le menu étant en chinois, mais le nom en anglo-français, je me suis laissé dire que ce serait un bon compromis pour un premier dîner tout seul.
En guise de terrine, ce restaurant servait des Hot Pots. Comme je suis loin d’être une fiotte, j’ai choisi un Hot Pot medium-spicy, with porc and vegetables. Ha ha ha. Le truc de malade.
LA serveuse anglophone du restaurant m’a apporté un grand panier de salade et légumes verts divers, tomates, champignons, tofu, patate douce, radis et boulettes de soja (j’imagine ; si ça se trouve c’était des couilles de yack), une grosse marmite remplie d’un bouillon ROUGE plein de piments et d’oignons et une grande assiette de tranches de poitrine de porc très fines.
J’ai tout mangé. Je regrette franchement de ne pas avoir osé prendre de photos, c’était gargantuesque et TRES épicé (même sur une photo on l’aurait vu). Pourtant je suis un guerrier qui a mangé des phò dans les ruelles de saïgon, des chicken curry chez Papiya-l’indienne-qui-t’arrache-la-bouche et des cuillères à soupe de sauce pimentée au restaurant africain (ou alors c’est Daniel qui a fait ça). J’ai quand même bu tout le bouillon, ce qui m’a fait couler les yeux et pleurer le nez. Pour me venger je me suis mouché
dans la serviette essuie-mains.
Bon bref, tout se passe bien, je m’apprête à aller me coucher pour être en forme pour ma dernière journée. Demain c’est une session de questions/réponses et mes élèves sont plutôt déchaînés. A mon avis ils vont essayer de me coller ; je vais devoir sortir mes meilleurs tours de passe-passe. Au pire, on a prévu d’appeler mon collègue Vincent à 6h du matin pour les questions auxquelles je n’aurai pas sû répondre. Qu’est ce qu’on se marre !
Voilà une fois de plus, je commence à peine à me remettre du décalage horaire (lever lundi à 3h, mardi à 5h et ce matin à 7h avec le réveil) et déjà je dois penser à repartir. Heureusement on s’entend tellement bien avec mes élèves qu’ils veulent une deuxième session de training en décembre. Alexandra, tu veux pas venir habiter à Hangzhou ?
Bisous mes chéris !
Yannus
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Coucou fréro !
Je suis bien contente d’avoir de tes nouvelles et de savoir que tu vas bien. Ici avec la grève c’est pas facile tous les jours. Je dors chez papi et mami à Bastille, et je vais à pieds à l’escp (30 minutes). Je me suis faite agresser par une dame en voulant prendre un vélib (soi-disant que c’était le sien), après avoir abandonné deux vélib dont un crevré et un sans chaîne… Voilà voilà !!
Je te fais de gros bisous
c’est déja fini? ah non mais c’est trop court ces petits voyages là…